( 8 octobre, 2009 )

Je cours!

Je cours à la rencontre des mots 

Pour chanter la faveur de ton regard 

Soudain, dans tes yeux, le monde est beau 

Et le bonheur me surprend sans crier garde. 

J’ai écrit sur les feuilles d’un arbre 

Une belle nuit, une nuit de douceur 

Si la vie est une essence, tel un parfum 

Je  me noie dans les effluves de ton cœur. 

Ma nuit, la belle nuit lancinante 

Je surprends une larme ruisselante 

Bel oiseau si tu vois mon amour 

Accours ! Je te prie à mon secours. 

Vis ! Puissé-je mourir après toi 

Ma pérennité souffre ton absence en moi 

Comment le jour peut-il pointer à l’horizon ? 

Si ton soleil refuse sa lumière à ma prison. 

Si la vie est un jardin 

Ton nom est celui d’une fleur 

Ta présence est un bel instant 

Qui éclaire tous mes rêves de  printemps. 

( 5 octobre, 2009 )

Parler une autre langue!

Une langue étrangère doit être présentée dans un cadre d’apprentissage qui privilégie la qualité de l’écoute, sur laquelle repose non seulement la compréhension mais aussi la qualité de l’expression 

La langue rend compte de l’expérience de façon spécifique, proposant une approche de la réalité qui lui est propre, une vision du monde. 

La connaissance d’une langue  propose un regard sur l’autre dont elle   trace les contours afin de mieux l’identifier. Est culturel tout ce par quoi s’exprime cette identité. 

Il est essentiel, en début d’apprentissage, de mettre l’accent sur la communication, les relations humaines s’ancrent dans le langage et le besoin premier est de s’exprimer, de se faire comprendre et de comprendre l’autre.

En langue maternelle, on écoute et on parle avant de lire et écrire, et on parle d’abord de ses besoins fondamentaux. En langue étrangère, c’est ce désir essentiel de communiquer qui est le moteur de l’apprentissage ; apprendre à dire devient alors une nécessité. 

( 4 octobre, 2009 )

Lire, l’art de puiser le sens!

Lire, c’est « entendre » l’écrit avec précision, instantanément, par la voix du langage, et ce langage doit être accessible, bien entendu. Les compétences qu’il s’agit de construire, sont plus que l’écoute d’un graphisme dont la transparence obéit à la vocation visuelle et sonore de l’alphabet. 

Du son des lettres, de leur combinaison syllabique, naît le sens. Le décodage, que l’apprentissage doit rendre réflexe, est donc, dans une vraie lecture, constant, inconscient, dit à voix haute ou non, quelle que soit la virtuosité du lecteur. Savoir lire et écrire, c’est suivre de façon naturelle, donc sans effort, le chemin qui parcourt la forme de l’écrit et permet l’accès au sens. Apprendre à lire et écrire, c’est acquérir la maîtrise de cet acte médiateur qui  « met en action » lettres et graphèmes selon leurs lois de combinaison, jusqu’à leur automatisation. 

Les vingt-six lettres de l’alphabet permettent, en se combinant, de façon à chaque fois différente, de fournir des supports aux dizaines de milliers de mots du français. Si, pour un lecteur confirmé il paraît naturel de lier telle composition orthographique à tel sens, c’est parce qu’on lui a enseigné de façon progressive les clés des relations entre lettres et sons et qu’il les a  par une pratique régulière automatisées.  En règle générale, les recherches font apparaître que les jeunes adultes en difficulté de lecture ont une capacité d’identification des mots très insuffisante ; sans être la seule cause de l’illettrisme, ce handicap en constitue une des composantes majeures et conduit un nombre important de jeunes adultes illettrés à inventer du sens sur une base très insuffisante d’indices conventionnels. Faute d’une identification des mots précise et complète, la lecture d’un texte est alors souvent approximative sinon aléatoire.

Lors de l’apprentissage de la lecture, il importe donc que l’on veille tout particulièrement à ce que tous les élèves apprennent à identifier les mots avec efficacité ; c’est-à-dire en alliant rapidité et précision.  Identifier les mots n’a rien à voir avec un jeu de devinettes : il ne s’agit pas de supputer, de tâtonner, d’interroger le contexte dans lequel se trouve un mot pour identifier celui-ci. L’identité d’un mot n’est jamais de l’ordre du « peut-être » ; on peut se tromper ; on peut réussir; mais dans l’un ou l’autre cas, c’est la maîtrise du code et non l’apport aléatoire du contexte qui conditionne la réussite ou l’échec. 

Pour apprendre à lire, il faut absolument être capable d’identifier les indicateurs qui donnent aux mots de la phrase leurs fonctions et leur permettent de créer ensemble une réalité homogène. Lire une phrase, c’est identifier les mots et en même temps reconnaître leurs rôles grammaticaux respectifs. Sans reconnaissance de l’organisation grammaticale d’une phrase, il n’y a pas de construction du sens, il n’y a pas de lecture.

Beaucoup d’enfants, au cours de leur scolarité, sont passés à côté de cette apprentissage de la lecture. Ils sont donc disqualifiés, par la non possession d’une langue qui est un élément nécessaire à leur intégration sociale, pour accéder  au statut  d’individu reconnu et identifié comme membre d’un ensemble humain dont il partagerait le même référent linguistique. Ainsi, leur adhésion intellectuelle au  travail préparatoire à un avenir commun est fortement compromise,voir impossible.

C’est une priorité de réintroduire les élèves des écoles dans la dynamique d’un langage commun, afin qu’ils ne soient pas du nombre de ceux, qui se sentent exclus du partage de la connaissance d’un monde qu’ils ressentent de fait comme hostile. Défendre l’enseignement du Français a pour principal objectif de réactiver le désir d’apprendre, et au-delà le plaisir de comprendre et de cheminer par la belle langue sur les routes qui mènent à l’autre. 

( 27 septembre, 2009 )

L’ordre impératif et coordination!

L’ordre impératif est le mouvement ascendant et descendant qui permet à la structure hiérarchique de coordonner l’action d’éléments qui convergent,  sans avoir besoin de communiquer directement. Cet impératif distille la simultanéité, la synchronisation, la planification dans une visibilité de maîtrise et d’agencement qui fait de l’organisation, un corps de cohérence et d’efficacité unifiées. 

( 27 septembre, 2009 )

Le concept de la décision!

La décision est l’acte physique de libération des volontés subordonnées, dans l’accomplissement d’une tâche intellectuelle ou manuelle. Elle offre à la responsabilité, l’impunité et la tranquillité de la mise en œuvre et elle constitue l’armature de l’engagement, dans l’initiative propre à chaque individu ou groupe constituant l’ensemble. 

La décision appartient à l’ordre du relatif et elle affranchit, du domaine de l’absolu, la réflexion et la capacité d’analyse. Elle est variable et variante puisqu’elle est la propension, l’adaptation et la  mobilité de l’ensemble humain face aux exigences de la réalité. 

( 27 septembre, 2009 )

Le marché du traitement social!

Le traitement comptable exclusif des problèmes humains a pour effet     secondaire, la marchandisation des solutions qui deviennent ainsi, des    produits marketing. Nous  sommes, avec le traitement financier et structurel,dans la théorie du « conflit transformationnel » chère aux militaires américains qui veulent remplacer l’homme par la machine, ou dans le cas qui nous intéresse par l’argent. La misère des quartiers  est dans cette perspective, un promontoire qui permet à la « médiocratie »  d’afficher ses ambitions. 

Dans le cadre local, l’apport de solutions aux  problèmes  de la pauvreté urbaine est      un marché que se disputent  les centres de formations, les sociétés de services, les  travailleurs sociaux, les associations,  l’ANPE et autres employés municipaux. Ces gens perçoivent des salaires, ils facturent des honoraires, ils réclament des subventions en monnaie sonnante et trébuchante, ils s’occupent de leur retraite, se  réjouissent de leur petit investissement immobilier et manifestent un mépris par défaut,  pour ceux qui ne partagent pas leurs préjugés et ne tombent pas interdits face à leur génie. Ces mêmes gens, sans s’en apercevoir, ont bâti un mur entre les décideurs politiques et la population en difficulté. Leur inconsciente imposture fausse complètement   l’analyse des élus locaux qui s’appuient sur leurs données pour apprécier la réalité.     C’est, un peu, le phénomène de l’objet dans l’eau. Ils ne sont plus capables de penser des solutions positives. Ils s’imposent la loi du silence dans la crainte de  perdre le peu qu’ils ont pu acquérir. Certains diraient qu’ils se sont psychologiquement  embourgeoisés. 

Les populations en difficulté ont souvent été utilisées à leur insu, par certains, pour   exercer une pression sur les élus, ces gens ont marchandé la confiance, ils ont  apporté des garanties au sujet de choses sur lesquelles ils n’avaient aucun contrôle. Ces apprentis sorciers, qui ont souvent joué avec le feu, n’ont pas su, depuis plus de  vingt ans, innover, renouveler  leur effectif  prendre du recul pour affiner leur regard. Ils sont devenus, peu à peu, le chaînon faible du lien social. Ils ont été installés pour      être des relais, mais ils ne sont plus aujourd’hui que des notables qui tirent leur  revenu des budgets affectés au traitement des problèmes générés par la pauvreté.  Beaucoup de ces gens sont de bonne foi et pensent agir avec efficacité, éblouis qu’ils sont par les moyens colossaux mis à leur disposition. 

Le problème de fond est qu’ils ne comprennent pas les mutations profondes que subit   notre société. Ils ne mesurent pas le danger des assauts incessants du libéralisme idéologique de la finance mondialiste, ultra- conservateur et conquérant qui s’impose   partout et préside aujourd’hui à la destinée de notre société. Le plus grave est qu’ils ont été séduits par les sirènes fatalistes du déterminisme social. De plus, ces milieux bien pensant de l’œuvre sociale offrent un spectacle navrant de     luttes intestines. Dans ce monde de la bonne conscience, il y a bien longtemps que la solidarité a fait place à la concurrence sauvage. 

Cette perte de confiance a rendu impossible toute forme de médiation. La surdité est    devenue la règle, tout le monde veut s’exprimer donner son point de vue, mais plus  personne ne sait écouter. Beaucoup de jeunes gens, las de faire face à ce mur de la non écoute, pensent que le tapage, le saccage et la violence spectaculaire, qui attirent les médias,  sont le seul pouvoir de parole des pauvres gens perdus dans les  oubliettes sociales. 

( 25 septembre, 2009 )

L’autorité n’est pas le pouvoir!

L’autorité : 

La reconnaissance positive et les références culturelles : 

L’autorité est l’attitude par laquelle le responsable transforme l’observance à ses directives en une faveur qu’il accorde à ses subordonnés. Il rayonne par sa simple présence et il offre à l’ensemble de ses collaborateurs le privilège de sa volonté. Ces derniers sont glorifiés dans leur fonction de réceptacle que déploie le processus d’intégration de leurs propres compétences au service de la noble cause de l’entreprise. 

Ainsi chacun retrouve une part de lui-même dans l’œuvre constructive, offensive de l’entreprise et la subordination devient un élément de valorisation qui permet à chacun de recevoir sa part de gloire dans une capacité d’intégrer un grand nombre de schémas d’organisation. Ceci est la conséquence de la  « réaction catalytique » des volontés dans le mythe judéo-chrétien du « serviteur-seigneur ». La synergie tourbillonnante d’un ensemble tourné vers un objectif commun,  permet à chacun de sublimer ses connaissances afin d’alléger, par le sens aigu de l’organisation, la charge de ceux qui fondent sur l’engagement de chacun, l’optimisation du travail de l’équipe.

Définition : 

L’autorité est la suprématie  souveraine fondée sur une dimension supra-humaine qui n’a besoin d’aucun dispositif particulier pour s’exercer dans son aura et sa capacité à se concilier l’approbation des autres. Elle trouve sa légitimité dans un domaine qui dépasse l’entendement du commun des mortels. Elle s’impose de façon naturelle à la disposition humaine du besoin réconfortant et rassurant  d’obéissance. 

Nous devons indiquer aux « apprentis salariés » les signes à décrypter pour comprendre l’attitude des responsables hiérarchiques, afin de les affranchir des préjugés courants, qui dérivent souvent d’un sentiment d’hostilité distillé par une conscience de classe, qui fut jadis le seul réconfort de la précarité face à la prospérité. En projetant une image de sureté et de quiétude, on peut suggérer à ces responsables un préjugé favorable, préalable essentiel pour absorber l’adhésion des équipes.

 

( 25 septembre, 2009 )

La hiérarchie négation moderne!

Implication sociale et équilibre relationnel : 

La hiérarchie établit, dans l’ordre social, la nécessité de désigner pour chaque individu sa place dans la société. Le critère, sur lequel se fonde le choix de cette place, est l’élément qui détermine le projet global de société dans laquelle veulent vivre les hommes. Cela pose le problème de la vocation, du déterminisme social, de la possibilité transformationnelle de l’organisation sociale. Ainsi, il apparaît que la hiérarchie, quelle que soit sa forme, constitue, pour un ensemble humain, l’équilibre relationnel qui préside à la raison d’être même de toute société. 

( 24 septembre, 2009 )

Le respect slogan ou réalité?

Le respect , valeur ajoutée des relations humaines

Le respect,  seule trame possible de la relation entre humains, est fondé sur trois principes fondamentaux. 

Le premier est la nécessité  de reconnaître à l’autre le droit à l’existence.  Ce fait ne souffre aucune discussion et n’est le produit d’aucune volonté  humaine. On peut reconnaître la transcendance d’une volonté supra-humaine, mais dans le domaine humain nul ne peut nier à l’autre la réalité de son existence. 

Le deuxième est l’abrogation absolue de toute velléité d’humiliation ou d’avilissement de l’autre en acte ou en pensée. Le simple mépris est déjà un signe qu’on s’engage dans la voix de l’humiliation. On doit recevoir l’autre quelque soit son statut ; adversaire, ennemi, partenaire ou ami ; avec le maintien de sa noblesse propre. L’humiliation et l’avilissement sont une atteinte a l’intégrité humaine et par conséquent elles sont la négation  du vouloir vivre ensemble source de toute vie en société. Notre ennemi nous a vaincus si pour le dominer nous avons adopté des mœurs viles, à l’image de la haine pour la haine. 

Le troisième est l’approbation du caractère essentiel de la présence de l’autre dans la valorisation de soi. L’autre est un hommage à sa propre présence, un miroir qui confirme notre dignité. Pour exemple : « la sagesse d’un ennemi est plus profitable que l’ignorance d’un ami », » ou encore, à vaincre sans péril on triomphe sans gloire ». 

On manque de respect à quelqu’un lorsqu’on refuse de l’écouter parce qu’on le juge immature ou stupide, parce qu’on le classe dans une catégorie avec laquelle on croit inutile ou impossible de communiquer.  Certes, en principe, nous avons tous de bons sentiments et bonne conscience, nous ne méprisons personne, nous sommes toute générosité : il est bien connu que personne n’est raciste en principe. Mais nous cessons souvent d’écouter, nous coupons la parole, et notre pratique est beaucoup moins respectueuse que la grandeur de nos intentions. 

Soyons lucides : il nous arrive plusieurs fois par jour de manquer de respect à quelqu’un. La pratique du respect n’est ni facile, ni spontanée. Elle réclame une vigilance permanente bâtit sur un contrôle de soi et une maîtrise de l’art de la gestion des relations avec autrui. 

Dans certaines organisations hiérarchiques, la personne au sommet exige une obéissance automatique. Elle croit être respectée alors qu’elle se soustrait au commerce de la considération. Certaines attitudes «  respectueuses  » équivalent pourtant à la pire des insultes puisqu’elles nient la possibilité du dialogue.

Donc, si les  gens comprennent que le respect n’est pas un état inhérent à la nature humaine, mais qu’il est un aspect important de l’intelligence sociale, ils ressentiront comme une émulation exaltante les relations avec autrui. Cette attitude est perçue comme une plus-value relationnelle par les spécialistes du recrutement. 

( 22 septembre, 2009 )

la beauté des mots

L’alphabet 

Il gît au fond de quelque armoire,
Ce vieil alphabet* tout jauni,
Ma première leçon d’histoire,
Mon premier pas vers l’infini.
Toute la Genèse y figure;
Le lion, l’ours et l’éléphant;
Du monde la grandeur obscure
Y troublait mon âme d’enfant.
 


SULLY PRUDHOMME, Les Vaines tendresses, L’Alphabet, 1875, p. 242. 

* :Livre de lecture pour débutants où les lettres et les mots sont disposés dans l’ordre alphabétique (cf. abécé et abécédaire); p. ext. dictionnaire  

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